mercredi 24 avril 2013

La Ruralité nourrit-elle toujours … la fiction ?

La Ruralité nourrit-elle toujours … la fiction ?

Par chance j'assistai au débat citoyen sur la Culture en transition, un état intermédiaire pour se projeter en 2040, et peux témoigner en mars 2013 du croisement vertueux des nourritures sous la yourte de Babel Gum posée à Gramat.
Une tendance se dessinait : associer- le maître-mot- victuailles et nourriture de l'esprit ; en fait, le mélange en subtil dosage permettrait une meilleure assimilation par les divers organismes présents dans le métabolisme culturel.
Il le fallait bien car, par constat : le monde des artistes semble craindre la faim.
La librairie La Tartinerie servant les hors-d'oeuvre nous a mis l'eau à la bouche, suivie d'une certaine Usine culturelle qui craignait de se laisser croquer ses subventions.
Nous apprenons, qu'après un repas festif, il est plus facile de faire acheter un CD de musiques du monde ou encore, qu'un regroupement d'associations culturelles aux menus variés réussit à entreprendre une démarche auprès de la DRAC, Délices régionales de l'Alimentation Cuisinée, avec répartition des subventions alimentaires et saupoudrage raffiné des denrées substantielles.
Une fois la chose admise, s'en dégage une rassurance : l'artiste ne mourra plus de faim, le XXIème siècle rompra avec la tradition des poètes maudits et l'errance troubadouresque imposée.
Le cas échéant, une monnaie locale, le sol, permettrait une économie alternative en faveur des obstinés de la culture vivante : on commencerait à être rémunéré à ras du sol, comme d'habitude, mais avec la perspective de monter la gamme ; allegro ma non troppo, tous les artistes y croient et espèrent éviter le contre-ut.
Sur le terrain, en milieu rural, aucun droit à l'erreur.
Les bienfaits tels le rire, la décontraction, le divertissement, la détente, que répand généreusement l'artiste, ce thérapeute alternatif, sont certes des anti-dépresseurs, mais, contrairement aux laboratoires de la médecine allopathique, ils n'ont pas droit au tâtonnement expérimental.
Tu imagines la nouvelle : un mort de rire sur les gradins !
Cocasse : une femme accouche à une heure de la maternité, en plein milieu d'un spectacle théâtral suggestif, si plein de vie, trop plein de Vie !
Cependant, nous déplorons que deux gros mots aient été lâchés sous la yourte :
le premier, il s'agit de «  autotélique », a eu pour conséquence le départ immédiat d'un participant. Tellement heureux de l'avoir découvert, qu'il l'emporta chez lui comme un trésor ? première hypothèse ou indigestion ?
Quant au second, la salle davantage immunisée le cueillit avec appétit : il s'agit de « pomologue », cette « partie de l'arboriculture consacrée à l'étude des fruits comestibles», pépins non exclus !
Ah, vraiment, l'état de transition de la Culture se digère lentement et nous avons laissé le dernier mot à Isaac Asimov, spécialiste de la Science Fiction donc de la culture en ruralité : « La vie (d'artiste) est agréable. La mort est paisible. C'est la transition qui est désagréable. » Zola toujours aussi réaliste nous offre une synthèse fortuite :
« C'était là le résumé d'un amas considérable d'observations, non seulement en anthropologie, mais encore en zoologie, en pomologie et en horticulture « (Zola, Dr Pascal, 1893, p.38) .
Bon appétit aux amoureux de la Culture !
Une nutritionniste : savante chercheuSE de l'asso. LGC, spécialisée dans le « savoir maigrir sans anorexie ».

1 commentaire:

  1. ah !ah!
    Je me suis délectée à la lecture de ce texte! Merci, Christine.

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