La
Ruralité nourrit-elle toujours … la fiction ?
Par
chance j'assistai au débat citoyen sur la Culture en transition, un
état intermédiaire pour se projeter en 2040, et peux témoigner en
mars 2013 du croisement vertueux des nourritures sous la yourte de
Babel Gum posée à Gramat.
Une
tendance se dessinait : associer- le maître-mot-
victuailles et nourriture de l'esprit ; en fait, le mélange en
subtil dosage permettrait une meilleure assimilation par les divers
organismes présents dans le métabolisme culturel.
Il le
fallait bien car, par constat : le monde des artistes semble
craindre la faim.
La
librairie La Tartinerie servant les hors-d'oeuvre nous a mis l'eau à
la bouche, suivie d'une certaine Usine culturelle qui craignait de se
laisser croquer ses subventions.
Nous
apprenons, qu'après un repas festif, il est plus facile de faire
acheter un CD de musiques du monde ou encore, qu'un regroupement
d'associations culturelles aux menus variés réussit à entreprendre
une démarche auprès de la DRAC, Délices régionales de
l'Alimentation Cuisinée, avec répartition des subventions
alimentaires et saupoudrage raffiné des denrées substantielles.
Une
fois la chose admise, s'en dégage une rassurance : l'artiste ne
mourra plus de faim, le XXIème siècle rompra avec la tradition des
poètes maudits et l'errance troubadouresque imposée.
Le
cas échéant, une monnaie locale, le sol, permettrait une économie
alternative en faveur des obstinés de la culture vivante : on
commencerait à être rémunéré à ras du sol, comme d'habitude,
mais avec la perspective de monter la gamme ; allegro ma non troppo,
tous les artistes y croient et espèrent éviter le contre-ut.
Sur
le terrain, en milieu rural, aucun droit à l'erreur.
Les
bienfaits tels le rire, la décontraction, le divertissement, la
détente, que répand généreusement l'artiste, ce thérapeute
alternatif, sont certes des anti-dépresseurs, mais, contrairement
aux laboratoires de la médecine allopathique, ils n'ont pas droit au
tâtonnement expérimental.
Tu
imagines la nouvelle : un mort de rire sur les gradins !
Cocasse : une
femme accouche à une heure de la maternité, en plein milieu d'un
spectacle théâtral suggestif, si plein de vie, trop plein de Vie !
Cependant,
nous déplorons que deux gros mots aient été lâchés sous la
yourte :
le
premier, il s'agit de « autotélique », a eu pour
conséquence le départ immédiat d'un participant. Tellement heureux
de l'avoir découvert, qu'il l'emporta chez lui comme un trésor ?
première hypothèse ou indigestion ?
Quant
au second, la salle davantage immunisée le cueillit avec appétit :
il s'agit de « pomologue », cette « partie
de l'arboriculture consacrée à l'étude des fruits comestibles»,
pépins non exclus !
Ah,
vraiment, l'état de transition de la Culture se digère lentement et
nous avons laissé le dernier mot à Isaac Asimov, spécialiste de la
Science Fiction donc de la culture en ruralité : « La vie
(d'artiste) est agréable. La mort est paisible. C'est la
transition qui est désagréable. » Zola toujours aussi réaliste nous offre une synthèse fortuite :
« C'était
là le résumé d'un amas considérable d'observations, non seulement
en anthropologie, mais encore en zoologie, en pomologie et en
horticulture « (Zola, Dr Pascal, 1893, p.38) .
Bon
appétit aux amoureux de la Culture !
Une
nutritionniste : savante chercheuSE de l'asso. LGC, spécialisée dans le « savoir
maigrir sans anorexie ».
ah !ah!
RépondreSupprimerJe me suis délectée à la lecture de ce texte! Merci, Christine.